Le Ministre de la justice ordonne l’arrestation de Me Mécène Jean-Louis, Haiti craint le pire

Le Ministre de la justice ordonne l’arrestation de Me Mécène Jean-Louis, Haiti craint le pire

Me Mécène Jean-Louis est ce juge le plus ancien de la Cour de Cassation qui vient d’accepter de se présenter comment nouveau président d’Haiti sous l’instigation de l’opposition politique ce 8 février. Il a même fait une adresse à la nation tandis que la veille un autre juge de cette cour, Me Dabrézil s’était prêté à un projet de coup d’Etat mort-né. Si l’on fait foi aux instructions du Ministre de la Justice haïtienne, son arrestation serait imminente.

Ce scénario qui témoigne de l’immaturité de la démocratie haïtienne en 2021 a déjà eu lieu sous la deuxième présidence d’Aristide quand au jour de sa prestation de serment, l’opposition politique qui avait boudé les élections avait choisi de nommer un autre “président”.

Dans une note qui fait un procès moral du comportement de ceux qui avaient accepté de participer au projet de coup d’Etat, pour le moins infantile, du Commissaire Divisionnaire Marie-Louise Gauthier, le ministre Vincent ordonne “en conséquences” aux Parquets de la République et à la PNH de prendre des mesures coercitives contre pour rétablir l’ordre et l’intégrité institutionnelle, une façon à peine voilée d’ordonner la poursuite du président autoproclamé.

L’autre juge de la Cour de Cassation, Yvickel Dabrézil, est déjà aux arrêts depuis hier à l’aube aux cotés d’une vingtaine d’autres personnes dont l’ancienne Inspectrice générale de la PNH, Marie-Louis Gauthier. D’autres personnes seraient dans le viseur de l’Exécutif haïtien pour leur implication dans la tentative de coup d’Etat du 7 février 2021.

Une mise au arrêt du Juge Mécène Jean-Louis, comme l’ordonne tacitement le ministre Vincent, apportera de l’eau au moulin et offrira le vieux en martyr à une opposition désorganisée, violente et en mal d’idées.

Sans forces armées régulières depuis 1995, avec cette dislocation en cour du pouvoir judiciaire, un parlement dysfonctionnel avec seulement 10 sénateurs, un président en dernière année de mandat, l’ambiguïté constitutionnel autour de ce mandat, un gouvernement nommé par décret, l’absence de tout désir de dialogue entre les protagonistes et le conflit ouvert entre les trois pouvoirs de l’Etat, Haiti se dirige tout droit vers des scenarii de plus en plus inquiétantes pour 2021.

D’un coté, l’on craint une détérioration de la situation dans les rues avec des manifestations violentes de l’opposition radicale et d’un autre un durcissement de l’action de l’exécutif en vue de maintenir l’ordre. L’Etat est en train de tomber, du moins dans son ossature actuelle, peut être pour faire place à un renouveau.

Mais, il y a les grandes ambassades qui assurent la tutelle voilée d’Haiti qui jouent encore à cache cache ou à la prudence diplomatique; et le plan de cette communauté internationale, active et responsable, depuis plus d’une vingtaine d’années en Haiti, reste, plus que jamais, le grand mystère. Rien n’est perceptible, sinon leur absence de sensibilité devant les misères et les péripéties du malheureux peuple d’Haiti dans cette traversée du désert.

HH

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