De nouvelles manifestations populaires sont annoncées par l’opposition politique pour ce lundi; huit jours seulement après la rentrée scolaire qui peinait déjà à être effective. Des camions avec mégaphones ont été remarqués à travers la capitale pour mobiliser la population sur un nouveau mot d’ordre de grève et de manifestations dans les rues. C’est la situation depuis plus de trois ans, et toujours pas de résultats, sinon l’aggravation des conditions de vie de la population nécessiteuse.
Les élèves et écoliers d’Haiti n’avaient pas bouclé l’année scolaire 2018-2019 fauchée par des manifestations incessantes visant à faire tomber le président Jovenel Moise du pouvoir. Ce dernier, depuis son élection, fait face à une opposition radicale et n’arrive toujours pas à concilier les intérêts par le dialogue. Il est dans l’impossibilité de gouverner depuis environ six mois, car toute tentative de mettre en place un gouvernement est sabotée par les parlementaires de l’opposition qui réclament, soit son départ, sinon un “partage de responsabilité”. Cette administration est marquée par une bizarre formule de distribution de postes clés et d’institutions aux parlementaires, toujours insatiables, pour l’obtention de leur vote autour des grands dossiers soumis à leur appréciation.
La rentrée scolaire officielle a été, littéralement, ratée lundi dernier à cause de la situation de misère renforcée par une crise de carburant qui secoue le pays depuis trois semaines. Ce lundi 16 septembre aura été le vrai jour de lancement pour certains parents à faibles moyens, mais les élèves vont devoir rester à nouveau à la maison.
Haiti est pris en otage par les politiciens et les riches de tous les cotés depuis plusieurs années et la situation s’empire chaque jour davantage. L’insouciance d’un coté, l’irresponsabilité de l’autre, le pays devient de plus en plus invivable et la jeunesse estudiantine, à coté des plus vulnérables, en est l’une des premières victimes.
Ajouté à la crise inventée du carburant, pour aboutir à un ajustement de prix inévitable, les banques cherchent à nouveau à faire monter le cote du dollars en dépit des mesures de redressement consenties par le régulateur. C’est le cas de la Sogebank qui a décidé de ne pas vendre de devises, ce samedi, sous prétexte de difficultés de connexion pour “code d’autorisation”. En provoquant la demande, stressée, la gourde va encore perdre des points et le pouvoir d’achat des ménages va continuer à sombrer.
Robinson François/HH