
La note est solennelle. Papier à entête. Sceau du ministère. Signature du ministre et on s’empresse de lire. Il s’agit d’un avis du bureau du Ministre des TPTC dont l’office est basé à Port-au-Prince, dans la capitale haïtienne à mille lieux de la ville lointaine de Jérémie.
Sujet de l’avis: le ministre interdit provisoirement la circulation des véhicules sur le Pont Estimé jeté sur la rivière Grand’Anse. Signé: Wilson Edouard, Ing, Ministre. Soyons sérieux, dirait Manigat. Comment un problème aussi simple, mais tellement urgent, puisse-t-il parvenir jusqu’au cabinet d’un Ministre? Et en quoi cette note au papier timbré touchera-t-elle le petit conducteur de la Grande’Anse?
Et dire qu’on est en état d’urgence et que le ministère de l’Intérieur est en charge de la Direction de la protection civile et du COUC local, présidé par le Maire et qui a des membres de la police locale.
Et dire qu’il y a un commissaire de police, le CASEC, le Maire, le Vice-Délégué et le Délégué. Mais en fin de compte, il y a le Directeur départemental du MTPTC de la Grande’Anse. Non?
Il suffit de placer quatre séparateurs des deux cotés du pont, avec la mention circulation interdite, au lieu de sortir un avis au niveau national, signé par un ministre d’Etat, juste pour fermer un pont à la circulation des véhicules, suite au séisme. Ses sorties-crabe inquiètent de l’état de l’Etat et de ce qui se fait en réalité.
Haiti Hebdo